Le général (2s) Dominique Delawarde, ancien officier de renseignement spécialiste des questions internationales et notamment des États-Unis, livre tous les quinze jours une analyse précise de l’évolution de l’épidémie de Covid-19 au niveau national et international.
Résumé de la situation: Au niveau planétaire, si la contamination progresse principalement en Europe, la courbe générale des décès ne permet pas encore
de parler de 2ème vague. La situation s’améliore ou se stabilise sur
certains continents ou sous-continents (Asie, Afrique, Océanie, Amérique
latine) et se détériore sur d’autres (Europe et Amérique Septentrionale
qui marchent vers l’hiver). Un facteur saisonnier semble donc
apparaître dans l’évolution de cette épidémie avec laquelle nous allons
devoir vivre encore de longs mois, voire plusieurs années.
Comme
pour la première vague, lorsque l’organisation du pays et les moyens
hospitaliers sont là, lorsqu’une gouvernance clairvoyante dirige dans la
sérénité et sait mériter la confiance et l’adhésion de sa population,
en décentralisant l’action, en déléguant et en communiquant dans la
franchise sans chercher à instiller la peur, la gestion de l’épidémie se
passe bien et les pertes sont limitées. Les choses se passent moins
bien lorsque l’un ou l’autre de ces facteurs n’est pas au rendez- vous.
L’exemple suédois
Seul pays d’Europe à n’avoir jamais confiné – pour rechercher «une immunité de groupe» et ne pas détruire son économie – la Suède
semble bien, aujourd’hui, en situation de réussir son pari. A l’inverse
des autres pays européens ayant mis en place des mesures très
coercitives, elle n’est quasiment pas affectée par le rebond des décès
qui est intervenu en ce début d’automne. Si ce n’est pas le fruit d’une
immunité de groupe, ça lui ressemble fort. Cela n’empêche pas la
gouvernance suédoise de faire des «recommandations» à sa population,
considérée comme adulte.
Son taux de mortalité hebdomadaire qui a pu
paraître élevé dans un premier temps, est désormais très inférieur à
celui de presque tous les pays européens et pourrait faire apparaître,
en fin d’épidémie, un bilan final doublement à son avantage : sur le
plan des pertes humaines mais aussi et surtout sur les plans économique
et social.
Par ailleurs, l’étude des statistiques suédoises de
mortalité hebdomadaire des années où la grippe saisonnière a été la plus
meurtrière montre que l’année 2020 (année Covid) n’a pas été la pire et
qu’elle ne vient qu’en 5ème position derrière les années 1988, 1993,
1996 et 2000. Notons qu’à l’époque, les médias mainstream n’en faisaient
pas tout un fromage, ne stressaient pas les politiques et n’
hystérisaient pas les populations.
Une analyse pointue des décès
suédois montre que, sur la totalité des décès déclarés «avec» le Covid
seulement 16% (872 / 5813 à la date de l’étude) pouvaient être reliés au
seul Covid (décès «du Covid») et non à d’autres facteurs de
comorbidité.
Enfin, le taux de mortalité suédois – pays qui n’a
jamais confiné – toutes causes confondues, des 33 premières semaines de
l’année 2020 – donc couvrant la période du pic épidémique- n’est pas
significativement différent de celui des 5 années précédentes. Cela
devrait faire réfléchir nos élites politiques et notre «conseil
scientifique» sur le bien-fondé des mesures qui plombent durablement
notre économie et qui entraînent des dégâts collatéraux considérables
sur la société toute entière.
Deuxième vague?
S’agissant de la deuxième vague épidémique française que l’on nous annonce depuis plusieurs semaines, un bon croquis vaut mieux qu’un long discours.
Pour
décrypter correctement le tableau ci dessus, il faut garder à l’esprit
que le nombre moyen de décès quotidien, en France est saisonnier.
L’INSEE nous apprend qu’en moyenne, il décède 1 500 personnes/ jour en
été en France et 1 800 en hiver, toutes causes confondues. Il nous
apprend que la moyenne hivernale du nombre de décès peut monter jusqu’à
2200 par jour comme en Janvier 2017. Il nous apprend aussi que le nombre
de décès, en France, augmente d’année en année parce qu’arrivent au
grand âge – celui de la fragilité -, les générations du baby-boom.
Il y a donc bien «une vague? de mortalité» chaque hiver en France qui
apparaît sur les courbes ci dessous. Est ce pour autant qu’il faut la
baptiser cette année «2ème vague Covid ?» L’INSEE nous le dira vers
février-mars 2021 lorsqu’il aura analysé dans le détail la surmortalité
2020, s’il y en a une significative.
Mais
il n’est pas interdit d’être intelligent! Et de chercher ce qui cloche
dans notre «exception française» et dans la gestion calamiteuse de cette
épidémie, qui génère la «panique. Espérons – sans grande illusion – que
la Cour de Justice de la République qui enquête sur plusieurs
ministres, établira les responsabilités et sanctionnera ceux qui
devraient l’être.
Nous connaissions déjà les tragi-comédies
franco-françaises mises en scène par notre gouvernance sous «tutelle»
d’un «conseil scientifique» qui porte mal son nom: celles des masques,
des tests et des respirateurs qui ont agrémenté le tout début d’épidémie
et que nous n’avons pas oubliées. Ce sont elles qui ont entraîné les
pertes importantes que nous avons connues, le confinement de 55 jours
(le plus long au monde), le couvre feu, et les dégâts collatéraux
économiques et sociaux dont les conséquences seront importantes et
durables.
Aujourd’hui, j’invite le lecteur à découvrir la tragi-comédie moins connue de la réanimation très clairement expliquée par un excellent pédagogue: le docteur Louis Fouché, médecin réanimateur à l’IHU de Marseille. Cette séquence est éclairante:
Cette tragi-comédie nous montre, une fois de plus, que la soviétisation
et la centralisation de la médecine française dirigée par une petite
équipe de «médecins bureaucrates», plus ou moins subventionnée, qui ne
sait plus déléguer, qui édicte des dogmes et des règles, aboutit inévitablement à des résultats désastreux.
Point de situation du Samedi 24 Octobre 2020 0h00 GMT
Depuis le début de l’épidémie
215 pays ou territoires ont été affectés par le virus, pour 42,5 millions de cas déclarés (+ 2,9 millions en 1 sem).
1,148,689 décès (+ 40 013 en 1 sem ) ; 31,414,036 guérisons (+ 1 764 489 en 1 sem).
9,898,409 patients en cours de traitement (+ 1,09 million en 1 sem.), dont 76 187 en état critique (+ 4 752 en 1 sem.)
34 pays ont déclaré plus de 3 600 décès
depuis le début de l’épidémie et comptent 94% des décès: dans l’ordre
des pertes: (USA, Brésil, Inde, Mexique, Royaume Uni, Italie, Espagne,
France, Pérou, Iran, Colombie, Argentine, Russie, Afrique du Sud, Chili,
Indonésie, Équateur, Belgique, Irak, Allemagne, Canada, Turquie,
Bolivie, Pays Bas, Philippines, Pakistan, Égypte, Roumanie, Suède,
Ukraine, Bangladesh, Arabie Saoudite, Chine, Pologne.
Rebond de l’épidémie
A l’échelle de la planète, la pandémie rebondit sans pour autant qu’on puisse parler de nouvelle vague épidémique. Ce rebond n’est pas brutal, son ampleur reste encore limitée. C’est d’ailleurs le constat dressé par l’OMS. Le nombre des décès a commencé à croître ces sept derniers jours, l’aspect saisonnier de cette maladie virale semble donc vouloir s’inscrire dans la durée, comme il l’est pour la grippe. 40 013 décès «avec» la Covid en 1 semaine, c’est 10% de plus en 1 semaine. Ce rebond affecte principalement l’Europe, et plus particulièrement l’Europe de l’Ouest, où les populations âgées et fragiles abondent et sont, chaque année, les premières victimes des rigueurs hivernales. Les cas critiques (76 000) sont en hausse (+ 8 % en 1 sem). Avec près de 2,9 millions de nouveaux cas déclarés cette semaine, le rythme de contamination est, lui aussi, en hausse. Pour autant, l’évolution reste lente, les courbes exponentielles brandies par ceux qui sèment la peur ne pointent toujours pas le bout de leur nez. L’épidémie reste largement à la portée des états qui disposent d’un appareil de santé quantitativement et qualitativement de bon niveau.
L’évolution des pertes déclarées des semaines écoulées se résume en un tableau:
A sa lecture, on réalise à quel point la mortalité reste très faible et
recule en Océanie, se stabilise en Asie de l’Ouest, en Afrique et en
Amérique latine, et rebondit en Europe et aux États-Unis. L’épicentre de
l’épidémie rebascule progressivement et indiscutablement vers l’Europe,
et plus particulièrement vers l’UE de l’Ouest.
La circulation du virus poursuit sa hausse en Europe mais celui ci se révèle beaucoup moins létal: (près de 1,26 million de nouveaux cas en une semaine), près de 5 millions de patients en cours de traitement (si l’on tient compte des pays qui ne les déclarent plus: UK, Espagne, Suède et Pays Bas); 15 446 cas critiques (+ 3 098 en 1 sem) pour 10 432 décès en 1 sem (+ 2 919 par rapport au bilan de la semaine précédente).
L’épicentre bascule
L’épidémie s’est stabilisée en Asie de l’Ouest
(Inde, Bangladesh, Pakistan, Arabie Saoudite, Irak, Iran). Elle marque
le pas en Afrique (Afrique du Sud, Égypte). Au rythme actuel d’évolution
de l’épidémie les caps des 46 millions de cas et des 1,2 million de
décès seront franchis dans la première semaine de novembre, juste après
l’élection américaine. Celui des 1,5 million de décès devrait être
atteint le 31 décembre 2020, ce qui représentera, à très peu près, 2,5%
des décès de l’année 2020 sur la planète.
Au cours de la semaine écoulée, les USA ont déclaré plus de décès que l’Inde et que le Brésil. L’épicentre de l’épidémie bascule
de l’Amérique latine vers l’Europe qui enregistre désormais près de 2
fois les pertes de l’Amérique septentrionale (USA+Canada). Sur les 40 013 décès de la semaine écoulée,
11 358 sont latino-américains, 10 819 sont d’Asie de l’Ouest 10 432
sont européens et 5 770 sont US ou Canadiens. La situation semble
s’améliorer en Asie de l’Ouest. Les pays de la région ne comptent
désormais plus que 20% des nouveaux cas de la planète (97 000 nouveaux
cas/jour).
Bilan actuel du nombre de cas et de décès par grande région du monde
Les bilans les plus lourds de la journée d’hier sont ceux des USA, de l’Inde, du Brésil et du Mexique. Ces quatre pays ont déclaré hier, à eux seuls: 33,4% des nouveaux cas, 39,8% des nouveaux décès et 47,4% des cas critiques de la planète.
L’Océanie, l’Afrique et l’Asie
enregistrent des taux de mortalité encore très faibles et une part des
pertes mondiales de 23,5% alors qu’elles regroupent 77% de la
population. L’Europe et le continent américain (Nord et
Sud) enregistrent 76,5% des pertes pour moins de 23% de la population
mondiale. Les parts de l’Europe et de l’Amérique Septentrionale vont
désormais augmenter, celle de l’Afrique, de l’Amérique latine, et de
l’Asie (de l’Ouest) vont donc se réduire.
Pour relativiser encore et toujours les bilans humains de cette pandémie 2020, il convient de rappeler qu’il y a déjà eu, depuis le début de l’année 2020, en près de dix mois, 114 millions de naissances, 34,7 millions d’avortements et 48 millions de décès dans le monde dont:
– 13,2 millions de décès liés aux pathologies cardio-vasculaires
– 9 millions de décès liés à la malnutrition.
– 6,7 millions de décès liés au cancer,
– 4,1 millions de décès liés au tabagisme,
– 2,56 millions d’infections respiratoires basses
– 2,1 million de décès liés à l’alcool,
– 1,4 million de décès du Sida,
– 1,4 million de décès du diabète
– 1,3 million de décès de la tuberculose
– 1,2 million de décès par malaria et grippe saisonnière.
– 1,15 million décès «avec» le Covid-19
– 1,1 million de décès d’accident de la circulation,
– 872 500 suicides
Ces données sont des estimations tirées des statistiques annuelles de l’OMS et rapportées à la période considérée (10 mois moins 6 jours). On pourrait y rajouter les décès liés à d’autres maladies infectieuses (hors Covid) qui se comptent par millions et les décès liés directement et indirectement aux ingérences militaires ou aux sanctions économiques de pays occidentaux dans les zones des Proche et Moyen- Orients ou en Amérique Latine.
Toujours pour relativiser, voici la comparaison avec les autres grandes épidémies mondiale du siècle dernier
Enfin, la France enregistre, en moyenne, 11 750 décès par semaine, toutes causes confondues. La semaine dernière, 1 205 personnes, la plupart très âgées, sont décédées «avec» le Covid-19 ce qui représente 10% des décès hebdomadaires.
S’agissant des décès Covid, il convient de rappeler que les nombres déclarés sont très incertains. Les exemples du Royaume-Uni qui soustrait 5 303 décès à son total le 12 août ou de l’Espagne qui a fait de même en Juin dernier, de la Colombie, de la Bolivie, de l’Argentine et du Mexique qui rajoutent quelques milliers de décès à leur bilan depuis début septembre, sont là pour le prouver. Certains pays en développement n’ont pas les moyens de collecter des informations fiables. D’autres sous estiment le nombre de décès en oubliant, par exemple, volontairement ou non, de comptabiliser les décès à domicile, d’autres surestiment fortement ce nombre en attribuant à la seule Covid, les décès de très nombreux patients souffrant de multiples pathologies (dont «le grand âge»). Plusieurs de ces pathologies, autres que la Covid ont souvent été la cause première du décès.
Situation par continent, sous continent, et pays les plus affectés
1 – L’Amérique latine
Avec plus de 388 000 décès déclarées l’Amérique latine est, de loin, la
partie du monde la plus affectée par l’épidémie pour le nombre total de
décès et la deuxième pour le taux de mortalité par million d’habitants.
En Amérique latine, les pertes humaines se concentrent dans onze états
qui déclarent plus de 98 % des décès «latinos» et plus de 2 220 décès
chacun. Les autres pays des Caraïbes et d’Amérique du Sud restent encore
relativement épargnés par l’épidémie.
La situation du Brésil
commence à s’améliorer. Les nombres des nouveaux cas est en baisse (4
ème au monde derrière l’Inde, les USA et la France avec moins de 5% des
nouveaux cas de la planète) et le nombre de cas critiques (3 ème
derrière les USA et l’Inde à 8 318) reste élevé. Le nombre des décès
quotidiens est passé derrière celui des USA et de l’Inde. Le Brésil a
passé le pic épidémique depuis fin juillet. Des nombres de décès
inférieurs à 600/jour devraient désormais être la norme dans les jours à
venir.
Au Mexique, le nombre de décès a été de 2 609 en une semaine. Il est en très légère hausse.
2 – L’Asie
L’Asie de l’Est et du Sud-Est
(Chine, Japon, Vietnam, les deux Corées, Taïwan, Philippines,
Indonésie, Laos, Cambodge, Malaisie, Birmanie …) est relativement peu
touchée par la pandémie. La Chine continue de bien se porter. Avec 101 nouveaux cas déclarés en une semaine, 248 patients encore sous traitement dont 3 cas sérieux, et 0 nouveau décès, elle a quasiment éradiqué l’épidémie sur son sol. Depuis le début de l’épidémie, l’Indonésie, pays le plus touché d’Asie de l’Est enregistre un taux de mortalité dérisoire de 48 décès par million d’habitants. Taïwan, le moins touché,
déclare un taux de mortalité de 0,3 par million d’habitants (7 décès de
la Covid pour 24 millions d’habitants). Le Japon, quant à lui, déclare 1
694 décès pour 126 millions d’habitants soit 13 décès /million d’
habitants.
C’est donc l’Asie de l’Ouest (Inde, Iran et pays voisins du Moyen-Orient) qui enregistre l’essentiel des pertes en Asie. A noter que l’Iran
est toujours un pays sous sanctions économiques «maximales» de la part
des USA (au profit d’Israël) et enregistre le taux de mortalité le plus
élevé d’Asie à 379 décès/million d’habitants. Ce taux reste toutefois
très inférieur aux taux des continents américains et de l’Europe de
l’Ouest.
Tableau présentant la situation et les pertes des onze pays d’Asie ayant dépassé les 1 850 décès.
3 – L’Amérique septentrionale
Les USA
ne déclarent plus que 16,3% des nouveaux cas Covid de la planète. Ils
ont aussi déclaré 20% de la totalité des pertes de l’épidémie (Chine
0,40%).
Le nombre des décès hebdomadaires s’inscrit en hausse de 10%
à 5 770. Le nombre de patients en cours de traitement approche les
2,821 millions et continue d’augmenter (+152 000 en 1 semaine ). Celui
des cas critiques à 16 205 est en légère hausse (+ 887). L’épidémie semble donc repartir aux USA
qui resteront à la première place mondiale pour le nombre des décès.
Celui ci devrait atteindre les 270 000 en fin d’année 2020. (58 fois les
pertes déclarées par la Chine….)
Au Canada,
l’épidémie a repris de la vigueur avec 180 décès pour toute la semaine
écoulée (légère hausse). Son taux de mortalité depuis le début de
l’épidémie reste 2,5 fois moindre que celui des USA. Le nombre de cas
critiques déclarés est de 215 (en hausse sensible), mais ces nombres
restent dérisoires.
4 – L’Afrique
La mortalité liée au Covid y est dérisoire. A l’exception de l’Afrique du Sud, la chloroquine y a été massivement employé pour traiter les patients. Seule l’Afrique du Sud y est en situation préoccupante avec un nombre de nouveaux cas et de décès qui représentent, à eux seuls, la moitié de ceux du continent. Avec l’Égypte, le Maroc, l’Algérie, l’Éthiopie et le Nigeria, seuls autres pays d’Afrique à dépasser les 900 décès en 9 mois, elle regroupe près de 80 % des décès africains déclarés.
5 – L’Europe.
Une
détérioration progressive de la situation épidémique, d’ampleur encore
faible, peut y être constatée. 7 842 des 10 432 décès européens déclarés
cette semaine le sont dans une poignée de pays avec, dans l’ordre: la Russie (1 802), la France (1 205), le Royaume-Uni (1 142), l’Espagne (977), la Pologne (832), l’Ukraine (756), Italie (632), la Roumanie
(496),). Pour les 40 autres pays ou territoires européens, la hausse du
nombre des décès est beaucoup moins sensible. Ces nombres restent tous
dérisoires comparés à ceux du pic épidémique d’avril dernier.
La situation du Royaume-Uni se détériore.
Ainsi, le nombre des cas critiques «serait» en forte hausse à 707 (mais
plus de 3 fois inférieur à celui de la France). Le niveau des pertes
hebdomadaires s’établit en forte hausse à 1 142 décès déclarés, ce qui
reste dérisoire par rapport au pic épidémique. Le bilan total des pertes
est et restera, de loin, le plus élevé d’Europe et devrait excéder les
50 000 décès en fin d’épidémie (onze fois le bilan de la Chine).
La situation de l’Italie se détériore sensiblement:
augmentation des cas critiques à 1 049 (+ 411 en 1 semaine). Le nombre
des nouveaux cas (+ 93 260 en 1 semaine) est important mais reste très
inférieur à celui de la France (+ 206 305); celui des patients sous
traitement augmente (+ 44 465 en une semaine). Le nombre des décès
augmente fortement (+ 632 en une semaine).
En France
La situation de la France
se détériore aussi. Son nombre hebdomadaire de nouveaux cas explose (+
206 305). Mais le nombre de nouveaux cas n’est pas déterminant pour
caractériser la létalité d’une épidémie. Détecter des dizaines de
milliers de porteurs sains, voire de faux positifs n’est intéressant que
pour cerner le périmètre de l’épidémie et éviter ainsi, par des mesures
ciblées, une propagation trop importante. Les deux indicateurs les plus
pertinents sont le nombre de cas critiques qui est en hausse (+ 641 en
une semaine) et le nombre de décès: 1 205 sur la semaine (+ 485 par
rapport au nombre de la semaine dernière) .
L’analyse des 2 courbes qui suivent montre que nous avions peu de cas et beaucoup de décès en première semaine avril (pic épidémique) et que nous avons maintenant sept fois plus de cas et 5,6 fois moins de décès. Il y a donc bien une deuxième vague de «cas» beaucoup plus haute que la première (parce que nous testons enfin beaucoup). Mais il n’y a toujours pas de 2ème vague de décès perceptible.
Le taux de mortalité Covid
est, à ce jour, de 528 décès par million d’habitants (hors décès à
domicile), pour une moyenne mondiale de 147,5 . Pour le nombre des
décès, la France est à la quatrième place européenne (sur 48 pays ou
territoires) derrière le Royaume-Uni, l’Italie et l’Espagne.
A ceux
qui pensent encore que nous subissons aujourd’hui une deuxième vague de
l’épidémie, voici la courbe des décès quotidiens (en barre grise) et la
moyenne quotidienne sur 7 jours (en orange) depuis le 1er jour de
l’épidémie. Il faut un œil aiguisé pour déceler une deuxième vague.
Faut-il vraiment remettre le pays sous cloche et poursuive la casse de
son économie?
S’agissant
de la «létalité» Covid (Nb de décès /Nb de cas confirmés), la France
améliore progressivement son «score» avec un taux de 3,3%, grâce aux
campagnes de tests qui dépistent de nombreux porteurs sains. (Pour
mémoire, létalité Covid européenne : 3,1% et mondiale : 2,7%).
Pour tous les Hôpitaux de Marseille IHU et HP-HM
sur 16 313 cas confirmés et traités depuis le début de l’épidémie, La
létalité est de 252 décès soit 1,5%, tous traitements confondus. Ce doit
être la Bonne mère données du 22/10).
Dans la phase aiguë de
l’épidémie, en avril, à part quelques exceptions locales (Marseille et
Garches notamment), la France a trop peu testé pendant trop longtemps,
pris en charge trop tard de trop nombreux patients, et trop compté sur
le Doliprane et la «guérison spontanée» pour pouvoir espérer sauver un
maximum de vies.
22% des français ont été testés, pour la majorité d’entre eux depuis le déconfinement. Les Italiens ont testé 23,6% de leur population, les Allemands 24,3%, les Portugais 31%, les Russes 38,5%, les États-uniens 39,4%, les Danois 82,8% en
appliquant les tests dès le début d’épidémie. Grâce à l’effort bien
tardif consenti depuis 2 mois, la France est remontée à la 42 ème place
mondiale pour le nombre de tests par million d’habitants.
Le plus de cas actifs
La
France est désormais le pays d’Europe qui déclare le plus de cas actifs
(+ de 897 000). Ce nombre est en augmentation (+ 62 000 en une
semaine). Pour cet indicateur, la France est deuxième au monde derrière
les USA et devant l’Inde. Elle a largement dépassé la Russie qui ne
compte que 336 000 cas actifs). Mais les cas sont bénins dans leur
grande majorité et ne nécessitent pas tous une hospitalisation.
La France est encore à la traîne en matière de guérisons déclarées
(10,5% des cas confirmés). C’est à croire qu’elle ne déclare pas les
guérisons des cas bénins qui se soignent à domicile, donc qu’elle n’en
fait pas le suivi … Elle fait moins bien que la Russie qui en a guéri
75,6%, que le Maroc qui en a guéri 82,5%, que le Sénégal qui en a guéri
90,7% (à noter que ces 3 pays ont utilisé, avec plus de cinquante autres
pays, des protocoles de traitement inspirés de celui de l’IHU de
Marseille). Le taux mondial de guérison des cas confirmés est
aujourd’hui de 74%, alors même qu’une majorité de pays sont entrés bien
après la France dans l’épidémie. Le taux européen est de 42,5%: il
devrait être bien meilleur à ce stade de l’épidémie. La France est donc, avec la Belgique, le pays qui tire le plus cet indicateur européen vers le bas.
Espagne, Allemagne, Belgique, Russie
La situation de l’Espagne continue de se détériorer.
Elle déclare 127 649 nouveaux cas, 977 décès et 263 cas critiques
supplémentaires en une semaine. Ces deux derniers indicateurs sont
préoccupants. L’Espagne est, après la France et la Russie, le pays qui
compte le plus de cas critiques en Europe (2 031 ). Ces cas critiques
portent en germe une augmentation inéluctable du nombre des décès dans
les semaines à venir.
La situation de l’Allemagne
se détériore mais légèrement: Le nombre de cas actifs augmente de 35 439
en une semaine et celui des cas critiques de 431. Le nombre des décès
hebdomadaires augmente mais reste très faible (242). L’Allemagne a,
aujourd’hui, 9 fois moins de patients en cours de traitement, 2 fois
moins de cas critiques, 5 fois moins de décès que la France.
Avec un taux de mortalité de 912 décès par million d’habitant, la Belgique
restera le leader européen de cet indicateur (hors micro-états). Elle
est toujours en 2ème position au niveau mondial derrière le Pérou. Le
nombre de nouveaux cas y est très élevé pour un pays de 11 millions
d’habitants (+ 78 173 en une semaine). Le nombre de patients sous
traitement continue d’augmenter (237 331 aujourd’hui soit 76 419 de plus
en une semaine). Il est, lui aussi, très élevé au regard de la
population. Le nombre de cas critiques est en hausse (+ 246 en 1
semaine). Le taux de guérison belge est le plus faible au monde (8,2 %
seulement des cas déclarés à ce jour). La Belgique reste donc, derrière
l’Espagne et la France, le foyer le plus actif de l’épidémie en Europe
de l’Ouest. A noter que les Belges déclarent les décès Covid à domicile,
ce que ne font pas certains de ses voisins.
En Russie,
un rebond sensible de l’épidémie peut être observé: 38,5% des habitants
ont été testés, ce qui représente le 3 ème taux de dépistage pour les
pays de plus de 10 millions d’habitants, d’où un nombre encore élevé de
nouveaux cas déclarés (111 333 en 1 sem)). Avec 335 870 patients sous
traitement, la Russie se place en 5 ème position derrière les USA, la
France, l’Inde et le Brésil. Ce nombre s’inscrit en hausse sur les deux
dernières semaines.
Le nombre des décès quotidiens est en hausse sensible.
Le taux de mortalité russe par million d’habitants a atteint les 175
mais il reste encore plus de 3 fois inférieur à celui de la France
(528).
Parce qu’elle détecte vite, isole et traite sans attendre, et
parce qu’elle applique une stratégie et un protocole inspirés de ceux
de l’IHU de Marseille, la Russie a déjà guéri près de 75,6% de ses cas confirmés soit près de 1,12 million de patients.
Elle est pourtant entrée dans la ronde épidémique un mois après la
France qui ne déclare guéris que 10,5% de ses cas confirmés soit 109 486
patients (près de dix fois moins).
La Russie a donc plutôt bien géré la crise de la Covid-19 jusqu’à présent.
5 – L’Océanie
L’épidémie y reflue rapidement. Ce continent reste encore très
largement épargné. Sur 42 millions d’habitants, il a déclaré, à ce jour,
35 216 cas dont 31 143 ont déjà été guéris. Il reste 3 115 cas «actifs»
dont 18 seulement en état sérieux ou critique. Le continent océanien a
déclaré 6 décès cette semaine. Son taux de mortalité Covid est de 21,5
décès par million d’habitants (France: 528).
Les taux de mortalité
COVID par million d’habitants des 35 pays ayant dépassé les 3 100 décès,
donnent une idée des zones géographiques et/ou pays les plus touchés.
Un tableau présente ci après les bilans des 34 pays ayant déclaré plus de 3 600 décès (94% des pertes)
Rappel: taux de mortalité Covid mondial: 147,4 décès / Millions d’habitants (et européen 331 décès/M d’h)