Alors que les scientifiques du GIEC indiquent que le nucléaire est une partie de la solution face au réchauffement climatique (du fait de ses très faibles émissions de CO2), Greenpeace revendique sur son site « lutter contre le nucléaire fait partie de notre ADN » bien qu’elle revendique également « lutter pour la protection de l’environnement, de la biodiversité et la promotion de la paix » .
Greenpeace justifie cet apparent paradoxe par l’affirmation suivante « Nous partons du principe que tout pays ayant accès au nucléaire civil a la capacité de développer du nucléaire militaire ».
Il existe peut-être une autre raison, moins facilement avouable publiquement, pour laquelle Greenpeace est contre le nucléaire civil… :
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Greenpeace possède des intérêts économiques dans le business énergétique avec sa structure allemande Greenpeace Energy depuis 1999, qui est un fournisseur d’électricité.
Greenpeace Energy a une filiale, Planet Energy GmbH, qui a construit 10 parcs éoliens, 3 centrales photovoltaïques. Greenpeace Energy dispose d’autres filiales : Planet energy Verwaltungsgesellschaft I mbH, Planet energy Verwaltungsgesellschaft II mbH,…
Greenpeace Energy travaille également avec Simon Energy qui est un fournisseur de panneaux solaires photovoltaïques.
La filiale Planet Energy souhaite s’implanter au sein d’autres pays européens dans le domaine de l’éolien ou de la cogénération de centrales alimentées au gaz naturel. Pour ce faire, elle travaille avec plusieurs partenaires comme Senvion Germany qui est une multinationale de l’éolien présente dans plusieurs pays d’Europe : Pologne, Allemagne, Autriche, Italie, mais aussi Royaume-Uni.
C’est surtout avec Vestas Wind Systems A/S, société danoise qui est l’un des principaux fabricants mondiaux d’éoliennes (Vestas a construit près de 60.000 turbines éoliennes dans le monde et a réalisé un chiffre d’affaires de 10,3 milliards d’euros en 2016) que le groupe Greenpeace a partie liée.En Allemagne, Greenpeace Energy est opératrice de quatre parcs éoliens construits par Vestas.
Depuis 2004, Greenpeace Pays-Bas est un aussi actionnaire de la Triodos Bank. En France, la Triodos finance plusieurs parcs éoliens comme Lamballe dans les Côtes-d’Armor.
Greenpeace est donc d'une part une ONG, et d'autre part un industriel de la production d’électricité issus de centrales solaires, éoliennes, et au gaz….dont le principal concurrent est l’énergie nucléaire.
Ce bicéphalisme de Greenpeace apporte un éclairage différent à l’activisme du versant ONG contre l’énergie nucléaire, notamment en Allemagne où la sortie du nucléaire a permis un développement économique inespéré du versant acteur industriel Greenpeace Energy.
Si Greenpeace reste discret sur la rivalité économique que représente le nucléaire pour le chiffre d'affaire de sa filiale allemande, Greenpeace se trouve en réalité en plein conflit d’intérêts, sa main droite constituant son versant ONG, tandis que sa main gauche agit en acteur purement économique.
N.D.L.R. Comme quoi, dans ce bas monde, il faut se mefier de tout ! Ce n'est pas parce-que on apprécie une organisation dans un secteur, qu'il faut en déduire qu'elle n'a pas de conflits d’intérêts dans d'autres....