Annulation puis réduction en 2021 du coût des péages acquittés par les entreprises de fret et création de nouvelles autoroutes ferroviaires, sont au menu des annonces gouvernementales.
À l'occasion d'une visite du terminal rail-route de Paris-Valenton à Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne), l'une des plateformes multimodales les plus importantes de France, le chef du gouvernement a présenté, le 27 juillet, un ensemble de mesures pour ranimer le fret ferroviaire.
Accompagné de la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, de ses deux ministres délégués, chargés respectivement du logement et des transports, Emmanuelle Wargon et Jean-Baptiste Djebbari, ainsi que de la secrétaire d'État, nouvellement nommée et chargée de la biodiversité, Bérangère Abba, Jean Castex a annoncé un ensemble de mesures afin de venir au secours de ce secteur, qui compte 22 000 emplois selon le ministère de la Transition écologique, fortement perturbé par le ralentissement des activités dû à la crise de la Covid-19, ainsi que par les mouvements de grève à la SNCF de l'hiver 2019-2020.
La première est une mesure d'urgence. L'État annule les péages que doivent payer les entreprises de fret ferroviaire sur la période de juillet à décembre 2020. Il débloque 63 millions d'euros pour financer la gratuité des péages d'accès au réseau ferroviaire français durant cette période, pour toutes les entreprises de fret ferroviaire opérant sur le territoire national dont les redevances d'infrastructures représentent entre 10 et 15 % des charges, précise le ministère de la Transition écologique.
La seconde mesure vise à diviser par deux les tarifs des péages fret à partir de 2021. Il s'agit d'un effort financier de 63 M€ par an supplémentaires. L'État prendra en charge, à partir du 1er janvier 2021, 70 % du coût des péages facturés aux entreprises.
« Cela représente 7 milliards de tonnes par kilomètre en trafic ferroviaire qui seront sauvées en 2021, soit environ 425 000 tonnes de CO2 évités, équivalent à l'empreinte carbone d'une ville de 40 000 habitants, comme Chartres », explique-t-on au cabinet de M. Djebbari, rapporte le journal Le Monde.
Troisième objectif : le lancement d'un appel à projets pour la création de nouvelles « autoroutes de fret ferroviaire » avec la mise en place d'un dispositif d'aides au démarrage, jusqu' à 35 M€ / an.
Réhabilitation du « train de primeurs » Perpignan-Rungis
L'appel à projets concernera, dès 2020, l'axe Perpignan-Rungis pour permettre le redémarrage du « train de primeurs » auquel le Premier ministre, ancien maire de Prades dans les Pyrénées-Orientales, s'est dit attaché.
Depuis 2009, le Grenelle de l'Environnement, tout comme les Assises du ferroviaire de 2011, misent sur développement du fret ferroviaire. L'idée est de doubler la part de la marchandise sur rail en l'amenant à 18 % d'ici à 2030, une demande formulée par la Convention citoyenne pour le climat, qui réclame « d'augmenter (doubler) la part du transport ferroviaire ».
Dans un communiqué, le Groupement national des transports combinés (GNTC) salue «
ces annonces très positives pour l'ensemble de notre filière, qui
viennent récompenser un important travail de mobilisation. Le transport
combiné est enfin entendu et reconnu comme une technique d'avenir et il
nous faut maintenant faire vivre cette conviction profonde : les
planètes n'ont jamais été aussi alignées ! ».
Pour le président du GNTC, Ivan Stempezinski, « le transport combiné rail-route et le fret ferroviaire en France ne pourront se développer que si la ponctualité et la régularité du rail sont au moins égaux à la prestation route. De ce fait, il faut donner à SNCF Réseau les moyens de nos ambitions ».
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