Le coût écologique de la 5G en 4 questions

Vers le site des echos.fr 


A quelques mois de son déploiement, la 5G fait débat sur ses conséquences environnementales. Entre nécessité de rester dans la course technologique et principe de précaution, il n'y a pas de solution simple.


Publié le 6 août 2020 à 16h22Mis à jour le 6 août 2020 à 18h12

Le déploiement de la 5G est-il compatible avec les ambitions environnementales françaises ? La question oppose défenseurs et détracteurs du nouveau standard de téléphonie mobile alors que les enchères pour l'attribution des fréquences aux opérateurs auront lieu en septembre, pour un lancement de la 5G avant la fin 2020. Pour ses partisans, le temps presse. 

La France est à la traîne dans une course technologique mondiale menée par la Chine et les Etats-Unis. Du côté des « anti », on dénonce un manque de visibilité sur les risques sanitaires et environnementaux.

Les antennes relais vont-elles se multiplier ?

Dans son cahier des charges, l'Arcep a fixé pour objectif d'équiper 10.500 sites d'ici 2025. « Dans un premier temps,nous installerons les équipements 5G sur les antennes 4G existantes. Il n'y aura donc aucune nouvelle antenne pendant plusieurs années, en dehors de celles prévues dans le cadre du «New Deal Mobile »  », assure Nicolas Guérin, président de la Fédération Française des Télécoms.

La mise en place de la 5G sur des supports existants permet aux opérateurs de réduire leurs coûts d'installation. Mais quid de l'impact environnemental ?
« Ces équipements ultra-performants nécessitent l'utilisation de matériaux de pointe. Cela augmente nécessairement la facture d'énergie, la consommation d'eau et l'utilisation de métaux rares », affirme Gauthier Roussilhe, auteur du rapport « La controverse 5G » et qui défend un numérique ayant moins d'impact sur l'environnement .

La 5G est-elle plus énergivore que la 4G ?

Sur cette question, « anti » et « pro » s'entendent : à usage constant, la 5G est plus économe que sa version précédente. « Une antenne 5G consomme trois fois plus qu'une antenne 4G, mais elle produit 15 fois plus de débit », précise Nicolas Guérin. 

« Si l'on multiplie le trafic par 100, on dépensera toujours plus d'énergie », remarque Gauthier Roussilhe. La consommation des données mobiles 4G augmente de près de 30 % par an, tirée par le streaming vidéo qui représente environ 60 % du trafic en France.

Au-delà de cette tendance, les détracteurs pointent un effet pervers : « l'effet rebond ». L'accès plus rapide aux données que permet la 5G boosterait la consommation et compenserait les économies d'énergie réalisées.

 « Les dépenses en énergie du réseau devraient augmenter de 35 % entre2019 et2025. Et aucune date n'a été fixée pour démanteler les réseaux 2G et 3G existants », regrette Hugues Ferreboeuf, directeur du projet « Sobriété numérique » au sein du Think-Tank The Shift Project.

Energivore ou pas, Hugues Ferreboeuf et Nicolas Guérin s'accordent sur l'inéluctabilité de l'arrivée de la 5G en France. Le réseau 4G ne pourra pas indéfiniment supporter l'augmentation de la consommation des données mobile. « En 2022 les capacités des fréquences 4G seront saturées », estime Nicolas Guérin.

Quel est le coût environnemental du renouvellement du parc de smartphones ?

La nouvelle génération de standards de téléphonie mobile implique de nouveaux terminaux compatibles. Ces derniers représentent à eux seuls 81 % des impacts environnementaux du numérique en France, contre 14 % pour les centres de données et 5 % pour les opérateurs télécoms.

« Nous prévoyons une augmentation de la vente de smartphones de l'ordre de 15% dans les années à venir, seulement à cause de la 5G », estime Hugues Ferreboeuf. D'après l' Ademe , agence de la transition écologique, un smartphone est composé de plus de 70 matériaux différents. Et il consommerait à lui seul environ ​10 % de la production mondiale de cobalt chaque année, selon le Shift Project ​.

Est-ce que le gouvernement peut faire quelque chose pour limiter l'impact écologique ?

Mercredi 24 juin, le Sénat a rendu 25 propositions pour réduire l'impact environnemental du numérique . Parmi les mesures phares, l'interdiction des forfaits mobiles illimités pour rappeler que « les données sont une ressource précieuse ». « L'interdiction fonctionne rarement. Il faudrait au contraire sensibiliser les consommateurs sur leurs usages. Par exemple, les inciter à utiliser un réseau fixe dès qu'ils rentrent chez eux. Ces bons usages du numérique peuvent être portés par le Gouvernement », commente Nicolas Guérin.

Les sénateurs ont également proposé de renforcer les sanctions sur l'obsolescence programmée, encadrer le streaming vidéo ou encore créer une taxe carbone aux frontières européennes pour compenser le coût environnemental des terminaux importés.

Des propositions nécessaires mais insuffisantes selon Stephen Kerckhove, Délégué Général d'Agir pour l'environnement.
« L'urgence est d'organiser un débat public et de faire une étude d'impact pour objectiver les risques ». « Il faut définir nos objectifs et choisir le scénario qui sera le moins coûteux environnementalement », poursuit Hugues Ferreboeuf.

 Cédric O a promis d'organiser un débat public à la rentrée avec les opérateurs, les associations et les collectivités territoriales.

Cécile Bertrand

 

N.D.L.R.  Comme il est difficile de faire faire demi tour  rapidement à  un TGV lancé à 300 Km/h !

On lit que la 4G sera saturée en 2022 (peut etre par endroits) et que la 5G est inéluctable. En meme temps, cette derniére necessite de nouveaux terminaux (avec 70 matériaux différents), ce qui prendrait 10 % de la production de Cobalt (effectuée pour moitié en république du Congo). Le monde continue donc dans sa frénésie de nouvelles technologies, de nouveaux usages plus ou moins inutiles, pour faire marcher le commerce. Et en meme temps, les ressources naturelles s'épuisent petit à petit et le développement durable reste en grande partie un mythe.

En fait la migration 5G s'effectuera en étapes techniques, plus ou moins invisbles pour l'utilisateur, et à chaque étape, le réseau prendra de nouvelles fonctionalités de la 5G et les performances associées évolueront.

Cela prendra, selon moi, une bonne décennie pour que la 5G avec l'ensemble de ses promesses soit déployée sur tout le territoire.  Si c'est le cas !

Les sites, les zones ou la "Full 5G" sera déployée seront alors truffées d'antennes qui emmétront des signaux de très haute fréquence (>24 Ghz).

Le déploiement de la 5G sera certes utile pour un certain nombre d'applications industrielles ou commerciales,  mais elle va nécessiter un déploiement de technologies d'infrastructure trés important, un changement de terminaux total, une consommation de matériaux démesurée et une consommation energétique maximale. Hors, aujourd'hui, ce que le  public voit dans la 5G, c'est de pouvoir regarder les films Haute définition à la demande, et en particulier des "pornos" selon les statistiques officielles !

Sans parler du porte monnaie, ou ces couts seront payés par les utilisateurs attirés par les atouts de cette nouvelle technologie, qui devra etre rentabilisée pour  les investisseurs.


Tout ceci est il bien raisonable ?