La relance avec ou sans résilience, quelle responsabilité au niveau des territoires ?


N.D.L.R.  Éditorial, bien énigmatique, mais contenu, lui tout à fait concret, qui soulève les vrais sujets et identifie les bonnes questions.

En tout cas bravo à l'association des cadres territoriaux et à leur manifeste qui montre la conscience de ces responsables.

Notre modèle actuel est fondé sur une croissance perpétuelle reposant sur des exponentielles, alors que nous vivons dans un monde… fini. Exponentielles de la démographie et de la consommation. Exponentielles associées des besoins en énergies fossiles et en métaux dont la disponibilité est pourtant comptée. Exponentielles de l’exploitation des terres, des eaux, des végétaux, des animaux et des intrants, de l’artificialisation des sols, de la production de CO2 et de déchets qui mettent à mal leurs capacités de renouvellement.

Comment utiliser les milliards du plan de relance au niveau local ?
Les territoires sont désormais l’échelle du possible et se retrouvent face à une responsabilité historique : déployer immédiatement et simultanément toutes les réponses existantes pour les faire entrer en résonance et faire système.

Voir également l'article publié dans la banque des territoires, il rappelle qu'une quarantaine d'élus locaux de tous bords politiques ont publié ce 23 juillet dans Le Monde une tribune pour soutenir la feuille de route issue de la Convention citoyenne pour le climat. "Une grande partie des solutions à la crise climatique se trouve dans nos communes, et les maires seront donc en première ligne pour s'engager avec leurs habitants dans cette grande transformation que nous devons opérer", soulignent d'emblée les signataires, parmi lesquels des maires qui viennent d'être réélus.

Une poussée forte de la population qui se concrétise dans ces prises de conscience et ces choix politiques.

Qu'en est il dans le pays de Fayence ? de nos nouveaux élus ? de nos fonctionnaires territoriaux ? Quelle sera la politique   dans les communes et dans la communauté de communes ?
Sauront t'ils ensemble prendre en charge le sujet  et en particulier dans le Plan climat Air Énergie en cours  ?
  


[EDITO] Politiques publiques

Publié le 24/07/2020 • Par Romain Mazon • dans : France

résilience
MR / Adobestock
Les milliards continuent de pleuvoir, mais ils irriguent les mêmes canaux d’un modèle épuisé. Sur les 100 milliards du plan de relance annoncé par Jean Castex lors de son discours de politique générale le 15 juillet 2020, 20 sont fléchés sur la transition écologique, 40 sur la relance de l’industrie. Distinguer les deux enveloppes dit assez que l’on reste sur le modèle du monde d’avant.

Les milliards continuent de pleuvoir, mais ils irriguent les mêmes canaux d’un modèle épuisé. Sur les 100 milliards du plan de relance annoncé par Jean Castex lors de son discours de politique générale le 15 juillet, 20 sont fléchés sur la transition écologique, 40 sur la relance de l’industrie.

Distinguer les deux enveloppes dit assez que l’on reste sur le modèle du monde d’avant. Celui d’un développement déséquilibré et vorace, quand les ressources sont limitées. Tant que produire des masques jetables comptera plus dans la croissance du PIB que de prévenir leur fabrication et que les sénateurs moqueront le Premier ministre lorsqu’il évoque un plan « vélo » ambitieux (le 16 juillet), il y a peu de chance que cela change.

Symbole

Pourtant, presque tout le monde convient, en France du moins, que nos sociétés doivent changer. Les collectivités, plus que l’Etat, semblent en avoir conscience, et misent sur la résilience (1) de leurs politiques publiques. Les électeurs aussi.

On peut gloser sur la dimension finalement plus symbolique que massive du vote écologiste aux municipales. Mais la politique vit de symboles. Et, sincères ou pas, les programmes des candidats de tous bords étaient teintés de vert.

Manifeste

Cela tombe bien : les cadres territoriaux soutiennent la nécessité du virage vers la transition écologique. L’Association des administrateurs territoriaux en a fait le fil rouge du nouveau mandat municipal, à l’instar des DG de commune et d’interco.

Et les anciens de l’Inet (ADT-Inet) ont publié un manifeste appelant à une transition territoriale radicale dont les territoires seraient les supports et leurs cadres, les chevilles ouvrières. « Sachons être conseillers plutôt que courtisans.

Organisons une révision générale de nos cadres d’analyse », exhortent-ils. Et constatent : « Notre difficulté n’est pas de comprendre les idées nouvelles mais d’échapper aux anciennes. »

Message transmis au gouvernement, et à son plan de relance.