Ces deux minerais pourraient manquer d’ici au milieu du siècle si rien n’est fait.
Une demande qui devrait augmenter du fait de la transition énergétique alors que les ressources demeurent limitées. Tous les ingrédients sont réunis pour que le monde risque de manquer de cuivre et de cobalt d’ici quelques décennies.
C’est la conclusion d’une étude menée par l’IFP Énergies nouvelles (IFPEN) et l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris)
Le
cobalt sert notamment à la fabrication des batteries. Le cuivre est
utilisé dans de nombreuses applications, pour les réseaux électriques et
les transports, notamment. « Une voiture thermique compte 20 kilos
de cuivre, une hybride en a 40 kilos et cela monte à 80 kilos pour une
électrique, voire 200 kilos pour certains modèles comme les Tesla
», souligne Emmanuel Hache, économiste à l’IFPEN, et un des auteurs de
l’étude.
Si l’on respecte le scénario 2 °C du Giec, les réserves de cuivre devraient être multipliées par 2,7 entre 2010 et 2050, alors qu’elles l’ont déjà été par 2,25 entre 1996 et 2015.
Les risques géopolitiques
Le premier producteur mondial de cuivre est le Chili, également numéro un dans le lithium, autre matériau sensible pour les nouvelles technologies bas carbone. Dans les prochaines décennies, le pays pourrait donc disposer d’un pouvoir de marché assez fort.
Les gisements de cobalt se trouvent principalement au Congo, qui assure 70 % de la production. Un pays où la gouvernance pose beaucoup de questions. Les conditions d’exploitations sont assez effroyables, à la fois sur le plan humain et environnemental.
La dépendance de l’Europe
De son côté, la Chine raffine la moitié de la production mondiale de cobalt, de cuivre, de lithium, de zinc ou d’aluminium, ce qui la rend incontournable. « Alors que l’on parle beaucoup de relocalisations industrielles, il faut rappeler la double dépendance de l’Europe, à la fois sur les minerais et les métaux, qui pourrait remettre en cause certains projets », affirme Emmanuel Hache.
Depuis la fin des années 1990, la Chine assure également la fourniture d’environ 90 % de la demande mondiale en terres rares. Mais à l’horizon 2030, elle pourrait arrêter ses exportations, afin de répondre d’abord à ses propres besoins.
Dans le lithium, le marché est lui aussi très concentré avec seulement cinq sociétés qui assurent 90 % de la production et dans lesquelles l’Europe n’est pas : deux chinoises, deux américaines et une chilienne.
Un manque crucial d’eau
Une autre contrainte pèse également sur ces matières premières : le manque d’eau. Les questions de stress hydrique sont même devenues la principale préoccupation de grands producteurs de métaux, comme le Chili, l’Australie et la Chine.
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Au Chili, les autorités ont été obligées de construire de grandes unités de dessalement d’eau de mer et des pipelines de plusieurs dizaines de kilomètres pour alimenter les mines. Des quotas d’eau ont même été mis en place et la concurrence est rude entre les producteurs de lithium et le cuivre. Pour les terres rares, la problématique de l’eau se pose également.
La nécessité d’une plus grande sobriété
L’étude juge ainsi indispensable une mobilisation des pouvoirs publics sur ces sujets, avant qu’il ne soit trop tard. « Il faut améliorer rapidement les technologies de manière à ce qu’elles soient moins gourmandes en matériaux », souligne Emmanuel Hache. Il milite également pour que l’on affiche sur chaque bien consommé son contenu en matériaux, à l’instar de la consommation en électricité des produits électroménagers.
Les auteurs de l’étude plaident également pour la reconstitution de stocks stratégiques, comme cela existait par le passé et insistent sur la nécessité de favoriser les transports collectifs et de développer le recyclage, en travaillant sur les « mines urbaines », ces gisements que représentent tous les vieux appareils inutilisés, rangés dans les tiroirs ou les garages.
N.D.L.R. La croissance continuelle dans un monde fini n'est tout simplement pas possible.
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