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Le 1er de chaque mois, retrouvez un tour du monde des Energies.
A l'agenda:
- Pétrole: Un baril à -37$, ça vous dit?
- USA: Le pétrole de schiste est en train de s'écrouler
- Russie: Le coronavirus s'attaque aux installations nucléaires
- Chine: Pékin en profite pour remplir ses réserves stratégiques
- USA: Elon Musk pollue le ciel avec ses satellites Wifi
- Irak: Les mois qui viennent vont être importants
- Venezuela: Le premier pays producteur de pétrole à s'effondrer?
- Gaz Naturel: Encore une étude sur les fuites de méthane.
Nous venons de vivre un mois historique avec des records... historiques. Le pétrole est passé dans une machine à laver avec un programme qui oscillait entre -37,63$ à New York et 10,07$ à Londres. Pas étonnant qu’il en ressort lessivé. Une telle volatilité est effrayante.
Pour ne pas finir comme un cancre au fonds de la classe, le baril s'est repris le dernier jour du mois. A Londres, le Brent s'affiche à 25,27$ (26,20 fin mars) et à New York, le WTI s'affiche à 18,60$ (20,20$ fin mars).

La baisse touche le pétrole, le gaz et le charbon mais, de manière très intéressante, pas les énergies renouvelables. En effet, les coûts de production d’électricité à base d'énergies renouvelables (opex) sont proche de zéro. Cette distorsion de comportement est regardée avec intérêt par les investisseurs dans une perspective d'une sortie de crise et pour des opportunités d'investissements futures.
Selon Fatih Birol, directeur de l'AIE, les émissions d’équivalent CO2 ont diminué de 8% soit au niveau de 2010.
Les producteurs notamment aux USA, en Afrique et au Moyen-Orient vendent leurs barils avec des rabais entre 5 et 10$ par rapport aux cours. Le Canada commercialise son baril en-dessous de 1$.
Si vous désirez investir dans le pétrole: "Acheter du pétrole est une affaire de pros" comme le souligne Thomas Veillet dans son sympathique article. Dans les grandes lignes, des financiers requins ont créé des ETF à l'attention des marionnettes. Si votre financier vous propose d’acheter du pétrole, vous savez qui est la marionnette.
Selon Vortexa depuis la fin mars, la quantité de pétrole stockée dans les tankers est passée de 33,7 à 72 millions de barils Il n'en fallait pas plus pour que la main invisible du business s'en mêle. Les prix de location des tankers a doublé selon le concept de l'offre et de la demande.
Pour un tanker de 800'000 barils, vous allez devoir signer un chèque de 173'000 $ par jour. Pour la version plus petite de 500'000 barils, 112’000$ devraient suffire. Il n'y a pas encore une offre spéciale sur Qoqa.ch, mais ça devrait venir.

Les Banques Centrales ont ouvert les vannes de liquidités à hauteur de 15'000 milliards $. Comme en temps de guerre, la victoire n’a pas de prix. Avec cette inondation de liquidité, les bourses devraient retourner vers des niveaux records alors que dans la vraie vie, les pagaies seront de rigueur.
Sommes-nous en récession (qui est un cycle normal dans l’économie) ou une dépression (causé par une guerre ou une pandémie). L’histoire montre que les dépressions sont plus longues mais apportent les plus grands changements. Dans ce deuxième cas, quels seront les changements qui émergeront?
Dans une dépression, l'injonction d'argent par les Banques Centrales est aussi efficace que Don Quichotte avec ses moulins à vent mais cela a le mérite d'apporter du cash à Bill Gates, Elon Musk, ou Jeff Bezos.
Aux USA, l'extraction d’uranium représente 1.2 million de tonnes soit 7% des besoins de ses 98 centrales. Le reste est importé notamment de Russie. Chut! Il ne faut pas le dire trop fort car si Donald met la main sur ce dossier.
Les eaux du Golfe du Mexique atteignent 24,6 degrés alors qu'il fait plus de 34 en Floride, soit 6 degrés de plus que la moyenne pour un mois d’avril. La température devrait encore monter, car le Sénateur de l'Etat a levé le confinement et pense que tout est réglé.
La hausse des émissions de méthane inquiète. Mauvaise nouvelle pour les végans, car elle n'est pas due aux bovins, mais principalement à l’extraction et le transport de gaz naturel.
Grâce aux observations satellites, il est possible de mesurer les émanations de méthane de l'industrie gazière et pétrolière de schiste dans le Bassin Permien, Texas, USA. Des résultats spectaculaires ont été publiés dans le journal Science Advances. Les émanations de méthane du gaz naturel et pétrole de schiste sont deux fois plus élevés que dans les relevés officiels des exploitants. Le gaz naturel présenté comme solution transitoire avec les énergies renouvelables n’est qu’une bombe à retardement. De plus en plus de villes aux USA interdisent son utilisation pour le chauffage, la mobilité et la cuisine.
En avril, le transport aérien a connu une chute de 53% à travers le monde et de 90% en Europe et aux USA.
Selon le Washington Post, de 2014 à 2019, les compagnies aériennes américaines: American, Delta, Southwest et United ont dépensé pour 44,7 milliards $ pour payer des dividendes et racheter leurs actions. Ces mêmes compagnies demandent maintenant une aide de 50 milliards $ aux contribuables américains!
British Airways a licencié 12'000 employés sur 42'000. Virgin Australia s’est mis en faillite tout comme Norwegian Air Shuttle. Scandinave SAS se sépare de 5'000 employés. L’Airbus A380 ne sera plus fabriqué. Lancé en 2005, le super avion est trop gourmand et entasser 500 personnes dans un avion n'est plus un concept à la mode. Airbus travaille avec le gouvernement Macron afin de préparer un chèque en blanc ou une deuxième version avec un chiffre dessus mais avec beaucoup de zéros.
De la part de Berlin, Lufthansa va recevoir une aide de 66’000€ par employé. La compagnie allemande négocie également avec l’Autriche, la Suisse et la Belgique pour ses sociétés filles Edelweiss, Swiss et Brussels Airlines. La Suisse doit encore valider un prêt de Frs 190'500 par employé. KLM & Air France vont recevoir une aide publique de 245'000 € par employé. La palme du plus grand jackpot revient à Boeing. L’administration Trump va verser une subvention de 392'000 $ par employé.

Depuis le début de l’année 7 compagnies pétrolières de schiste ont fait faillites alors que 42 entreprises avaient mis la clé sous le paillasson en 2019. La crise couvait depuis plus de 9 mois. Le schiste était souffrant. Avec le coronavirus, il est aux urgences.
Le Texas implore le gouvernement pour des subsides afin d’effacer les dettes des producteurs. Le sénateur Ted Cruz ose: "Maintenir notre production pétrolière d’énergie locale et protéger plus d’emplois aux USA, ou retourner à la dépendance avec les sources étrangères." Présenté sous cette forme, les cordes sensibles de Trump devraient être touchées d’autant que la dominance énergétique des USA est en jeu.
Whiting Petroleum a annoncé sa faillite et n’a pas payé 25 de ses sous-traitants.
Après avoir manqué un remboursement de 500 millions $, Diamond Offshore Drilling a également annoncé sa faillite. Son actionnaire principal Loews va perdre 2 milliards $.
La quasi-totalité des entreprises de schiste ont vu les notations de leurs actions passer au niveau de "junk - pourrie" soit à un niveau dangereux et avec des taux d’emprunts qui grimpent à plus de 6%. C'est le double effet kiss kool.
En moins d’un mois, 27 milliards $ d’investissements ont été suspendus dans le schiste aux USA. La coupe d’ExxonMobil représente 10 milliards $. Dans la foulée, Moody a dégradé le rating d’Exxon de Aaa à Aa1 avec une prévision négative.
Warren Buffet avait chaudement supporté le rachat du pétrolier Anadarko par Occidental Petroleum. Coûts de l’opération : 55 milliards $. Depuis, l’opération est nominée dans la catégorie du pire achat dans l’histoire du pétrole. La valorisation d’Occidental est passée de 42 à 12 milliards $ en 12 mois. Sa dette de 37 milliards $ est passée au niveau de pourrie.
Au total, l’industrie du schiste américain compte 2,1 million d’emplois. Pour atteindre le seuil de rentabilité, les producteurs ont besoin d’un baril à plus de 40$ (voir graphique ci-dessous).
Le nombre d’installations pétrolières a chuté à 378 contre 650 avant le krach. Avec une production maximale de 12,2 millions de b/j, est-ce que les USA auraient atteint leur peak oil ou n’est ce que partie remise ?
A Washington, l’administration Trump penche sur le sauvetage de l’industrie pétrolière et gazière. Pour l’instant, la décision est bloquée par les démocrates qui réfutent un sauvetage à plusieurs centaines de milliards. Dans le futur immédiat, les faillites devraient secouer le schiste pour arriver sur une consolidation du secteur autours des grandes majors comme ExxonMobil ou Chevron.
Les milliardaires Elon Musk et Bill Gates évoluent sur la planète comme en pays conquis. Sans autre bénédiction que la leur, Bill veut pucer toute la population avec ces vaccins à nanoparticules injectables et l’autre abruti va balancer 40'000 satellites dans l’espace pour vendre une connexion internet à haut débit. Le premier train lumineux de SpaceX ne compte que 60 appareils et la probabilité, que les enfants nés en 2020 n’arrivent plus à voir les étoiles, augmente. Google veut également lancer ses propres trains de satellites.
La dette publique américaine, de 25'000 milliards, va augmenter d’au moins 3'700 milliards $ cette année.
Aux USA, la consommation d’électricité est au plus bas depuis 17 ans à 64'177 GWh -6.1% sur une année. Selon Bloomberg, il n’y a pas de comparaison historique à cette baisse. La demande débute plus tard dans la matinée. En collant à la demande, l’éolien et le solaire capturent des parts de marché face au charbon et au gaz.
Sur un total de 3,4 millions d’emplois, plus de 106'000 ont été biffés dans les énergies renouvelables et 500'000 sont sur le fil du rasoir selon l’American Council on Renewable Energy.
Zoom, l’application de vidéo conférence, souffre de confidentialité. Pour s’occuper des problèmes de sécurité, Zoom a engagé le zouzou qui s’occupait chez Facebook de la relation avec Cambridge Analytica. Rien à voir avec l’énergie, mais drôle.
Il y a 10 ans, le 20 avril 2010 explosait la plateforme DeepWater Horizon de BP qui déversa 750 millions de litres de brut dans le Golfe du Mexique. Deep Water forait à des profondeurs inédites à cette époque.
TESLA a livré 88’400 véhicules durant janvier et février alors que le mois de mars était fermé. Les "experts de la finance" attendaient 89’000 voitures sur le trimestre. Le titre de TESLA a augmenté de 145% en un mois et son PDG, Elon Musk, a reçu une prime de 750 millions $. Notons aussi que Musk en a profité pour dire que le confinement était une atteinte aux droits de l’homme. Est-ce que son train lumineux n’entre pas dans une atteinte aux droits de l’homme afin de regarder le ciel et les étoiles ?
Dessin Chappatte
Dessin Chappatte
"La comparaison avec d’autres période de krach pétrolier sont inévitables mais mal placée. L’industrie pétrolière n’a jamais rien vu de comparable à 2020." L’Agence Internationale de l’Energie
"Nous allons reconstruire notre économie en l’honneur de ceux qui sont décédés du coronavirus aujourd’hui.” Donald Trump.
"Les lieux où les habitants ne pensent pas que le réchauffement climatique est réel, qu’ils ne croient pas que les humains en sont responsables, ou qu’ils ne pensent pas que les citoyens ont la responsabilité d'agir ... et bien ils ne parviennent pas non plus à changer leurs comportements pendant la crise du coronavirus." Paul Krugman
"Et puisque nous sommes en guerre contre le virus, pour notre pays, il s’agit d’anticiper afin d'être le premier à occuper des positions stratégiques. Notre but est désormais de sortir plus vite de la crise que les autres." Le chancelier autrichien, Sebastian Kurz.
"Vous espériez un monde qui change nos vies?" Yves Petignat
Sources: avec Tom Whipple d'ASPO USA et Resilience.org et l'humour des chroniques matinales de Thomas Veuillet Investir.ch, des images de Patrick Chappatte et toutes les informations diverses et variées, récoltées dans différents médias à travers le monde. Pour lire la revue complète

Energies, Economie, Pétrole et Peak Oil: Revue Mondiale Avril 2020

A l'agenda:
- Pétrole: Un baril à -37$, ça vous dit?
- USA: Le pétrole de schiste est en train de s'écrouler
- Russie: Le coronavirus s'attaque aux installations nucléaires
- Chine: Pékin en profite pour remplir ses réserves stratégiques
- USA: Elon Musk pollue le ciel avec ses satellites Wifi
- Irak: Les mois qui viennent vont être importants
- Venezuela: Le premier pays producteur de pétrole à s'effondrer?
- Gaz Naturel: Encore une étude sur les fuites de méthane.
Nous venons de vivre un mois historique avec des records... historiques. Le pétrole est passé dans une machine à laver avec un programme qui oscillait entre -37,63$ à New York et 10,07$ à Londres. Pas étonnant qu’il en ressort lessivé. Une telle volatilité est effrayante.
Pour ne pas finir comme un cancre au fonds de la classe, le baril s'est repris le dernier jour du mois. A Londres, le Brent s'affiche à 25,27$ (26,20 fin mars) et à New York, le WTI s'affiche à 18,60$ (20,20$ fin mars).
Graphique du mois
Le baril termine à -37$ le baril à New York.

Source: Bloomberg, graphique BBC
Energies
Au niveau mondial, la pandémie a diminué la demande d’énergie de 6% selon l’Agence Internationale de l’Energie, soit l’équivalent de la consommation de l’Inde!La baisse touche le pétrole, le gaz et le charbon mais, de manière très intéressante, pas les énergies renouvelables. En effet, les coûts de production d’électricité à base d'énergies renouvelables (opex) sont proche de zéro. Cette distorsion de comportement est regardée avec intérêt par les investisseurs dans une perspective d'une sortie de crise et pour des opportunités d'investissements futures.
Selon Fatih Birol, directeur de l'AIE, les émissions d’équivalent CO2 ont diminué de 8% soit au niveau de 2010.
Pétrole
Il était attendu. Comme le Beaujolais, le krach pétrolier nouveau est arrivé. Le millésime 2020 s’appelle "Black Monday" Ainsi, durant le joli mois d'avril, le baril de Brent est descendu à 10.07$ à Londres, au plus bas depuis 1999. A New York, c'est la gabegie dans une industrie qui est en train de structurellement s'écrouler.Les producteurs notamment aux USA, en Afrique et au Moyen-Orient vendent leurs barils avec des rabais entre 5 et 10$ par rapport aux cours. Le Canada commercialise son baril en-dessous de 1$.
Si vous désirez investir dans le pétrole: "Acheter du pétrole est une affaire de pros" comme le souligne Thomas Veillet dans son sympathique article. Dans les grandes lignes, des financiers requins ont créé des ETF à l'attention des marionnettes. Si votre financier vous propose d’acheter du pétrole, vous savez qui est la marionnette.
Stockage du pétrole
Suite la baisse de la demande estimée à 25 millions de barils par jour (b/j), les pétroliers cherchent des places de stockage. A part le schiste, les forages n’ont pas l’option "on/off". En cas d’arrêt, ils ne peuvent pas repartir ou pourraient endommager le gisement. Dans certains cas, il sera préférable de le brûler sur place, comme on le fait depuis des années avec le gaz.Selon Vortexa depuis la fin mars, la quantité de pétrole stockée dans les tankers est passée de 33,7 à 72 millions de barils Il n'en fallait pas plus pour que la main invisible du business s'en mêle. Les prix de location des tankers a doublé selon le concept de l'offre et de la demande.
Pour un tanker de 800'000 barils, vous allez devoir signer un chèque de 173'000 $ par jour. Pour la version plus petite de 500'000 barils, 112’000$ devraient suffire. Il n'y a pas encore une offre spéciale sur Qoqa.ch, mais ça devrait venir.

Economie
Il est trop tôt pour savoir si les pays européens se lancent dans l’ouverture de leur Economie ou dans une deuxième vague de pandémie. La réponse devrait émerger dans quelques semaines.Les Banques Centrales ont ouvert les vannes de liquidités à hauteur de 15'000 milliards $. Comme en temps de guerre, la victoire n’a pas de prix. Avec cette inondation de liquidité, les bourses devraient retourner vers des niveaux records alors que dans la vraie vie, les pagaies seront de rigueur.
Sommes-nous en récession (qui est un cycle normal dans l’économie) ou une dépression (causé par une guerre ou une pandémie). L’histoire montre que les dépressions sont plus longues mais apportent les plus grands changements. Dans ce deuxième cas, quels seront les changements qui émergeront?
Dans une dépression, l'injonction d'argent par les Banques Centrales est aussi efficace que Don Quichotte avec ses moulins à vent mais cela a le mérite d'apporter du cash à Bill Gates, Elon Musk, ou Jeff Bezos.
Uranium
A l’opposé du pétrole, le corona limite l'extraction d’uranium notamment dans les mines de Cameco au Canada et de Kazatomprom au Kazakhstan. La réduction a réduit les extractions de 23 millions de tonnes. Le minerai grimpe +33% à 33.3$ l’unité. Ca fait beaucoup de trois!Aux USA, l'extraction d’uranium représente 1.2 million de tonnes soit 7% des besoins de ses 98 centrales. Le reste est importé notamment de Russie. Chut! Il ne faut pas le dire trop fort car si Donald met la main sur ce dossier.
Climat
Des records de températures laissent présager un été mouvementé notamment dans l’Atlantique, le Golfe du Mexique, le Pacifique et l’Océan Indien selon l’US National Centers for Environmental Information.Les eaux du Golfe du Mexique atteignent 24,6 degrés alors qu'il fait plus de 34 en Floride, soit 6 degrés de plus que la moyenne pour un mois d’avril. La température devrait encore monter, car le Sénateur de l'Etat a levé le confinement et pense que tout est réglé.
La hausse des émissions de méthane inquiète. Mauvaise nouvelle pour les végans, car elle n'est pas due aux bovins, mais principalement à l’extraction et le transport de gaz naturel.
Grâce aux observations satellites, il est possible de mesurer les émanations de méthane de l'industrie gazière et pétrolière de schiste dans le Bassin Permien, Texas, USA. Des résultats spectaculaires ont été publiés dans le journal Science Advances. Les émanations de méthane du gaz naturel et pétrole de schiste sont deux fois plus élevés que dans les relevés officiels des exploitants. Le gaz naturel présenté comme solution transitoire avec les énergies renouvelables n’est qu’une bombe à retardement. De plus en plus de villes aux USA interdisent son utilisation pour le chauffage, la mobilité et la cuisine.
Aviation
L’aviation est le seul moyen de transport qui ne paie pas de TVA sur les carburants et les compagnies sont devenues expertes dans l’art de l’optimalisation fiscale. C’est avec un certain amusement que l’on observe cette industrie venir demander de puiser dans les impôts des citoyens pour les sauver. Motif: "too big to fail". Cet argument avait fonctionné à merveille en 2008 avec les banques.En avril, le transport aérien a connu une chute de 53% à travers le monde et de 90% en Europe et aux USA.
Selon le Washington Post, de 2014 à 2019, les compagnies aériennes américaines: American, Delta, Southwest et United ont dépensé pour 44,7 milliards $ pour payer des dividendes et racheter leurs actions. Ces mêmes compagnies demandent maintenant une aide de 50 milliards $ aux contribuables américains!
British Airways a licencié 12'000 employés sur 42'000. Virgin Australia s’est mis en faillite tout comme Norwegian Air Shuttle. Scandinave SAS se sépare de 5'000 employés. L’Airbus A380 ne sera plus fabriqué. Lancé en 2005, le super avion est trop gourmand et entasser 500 personnes dans un avion n'est plus un concept à la mode. Airbus travaille avec le gouvernement Macron afin de préparer un chèque en blanc ou une deuxième version avec un chiffre dessus mais avec beaucoup de zéros.
De la part de Berlin, Lufthansa va recevoir une aide de 66’000€ par employé. La compagnie allemande négocie également avec l’Autriche, la Suisse et la Belgique pour ses sociétés filles Edelweiss, Swiss et Brussels Airlines. La Suisse doit encore valider un prêt de Frs 190'500 par employé. KLM & Air France vont recevoir une aide publique de 245'000 € par employé. La palme du plus grand jackpot revient à Boeing. L’administration Trump va verser une subvention de 392'000 $ par employé.

Les pays du Hit-Parade du mois
USA Schiste
Sans hésitation, le pays No 1 du mois: les Etats-Unis et particulièrement le pétrole et gaz de schiste.Depuis le début de l’année 7 compagnies pétrolières de schiste ont fait faillites alors que 42 entreprises avaient mis la clé sous le paillasson en 2019. La crise couvait depuis plus de 9 mois. Le schiste était souffrant. Avec le coronavirus, il est aux urgences.
Le Texas implore le gouvernement pour des subsides afin d’effacer les dettes des producteurs. Le sénateur Ted Cruz ose: "Maintenir notre production pétrolière d’énergie locale et protéger plus d’emplois aux USA, ou retourner à la dépendance avec les sources étrangères." Présenté sous cette forme, les cordes sensibles de Trump devraient être touchées d’autant que la dominance énergétique des USA est en jeu.
Whiting Petroleum a annoncé sa faillite et n’a pas payé 25 de ses sous-traitants.
Après avoir manqué un remboursement de 500 millions $, Diamond Offshore Drilling a également annoncé sa faillite. Son actionnaire principal Loews va perdre 2 milliards $.
La quasi-totalité des entreprises de schiste ont vu les notations de leurs actions passer au niveau de "junk - pourrie" soit à un niveau dangereux et avec des taux d’emprunts qui grimpent à plus de 6%. C'est le double effet kiss kool.
En moins d’un mois, 27 milliards $ d’investissements ont été suspendus dans le schiste aux USA. La coupe d’ExxonMobil représente 10 milliards $. Dans la foulée, Moody a dégradé le rating d’Exxon de Aaa à Aa1 avec une prévision négative.
Warren Buffet avait chaudement supporté le rachat du pétrolier Anadarko par Occidental Petroleum. Coûts de l’opération : 55 milliards $. Depuis, l’opération est nominée dans la catégorie du pire achat dans l’histoire du pétrole. La valorisation d’Occidental est passée de 42 à 12 milliards $ en 12 mois. Sa dette de 37 milliards $ est passée au niveau de pourrie.
Au total, l’industrie du schiste américain compte 2,1 million d’emplois. Pour atteindre le seuil de rentabilité, les producteurs ont besoin d’un baril à plus de 40$ (voir graphique ci-dessous).
Prix pour atteindre l'équilibre financier dans les différents gisements de schiste aux USA
Prix en dollars US
Source: Federal Reserve Bank de Dallas, Texas

Prix en dollars US
Source: Federal Reserve Bank de Dallas, Texas
USA
En mars, le secteur pétrolier américain a perdu 51’00 emplois. Avril devrait dévoiler l’ampleur du désastre. Ce crash pétrolier est en train de menacer de manière structurelle, géologique et financière l’industrie pétrolière américaine.Le nombre d’installations pétrolières a chuté à 378 contre 650 avant le krach. Avec une production maximale de 12,2 millions de b/j, est-ce que les USA auraient atteint leur peak oil ou n’est ce que partie remise ?
A Washington, l’administration Trump penche sur le sauvetage de l’industrie pétrolière et gazière. Pour l’instant, la décision est bloquée par les démocrates qui réfutent un sauvetage à plusieurs centaines de milliards. Dans le futur immédiat, les faillites devraient secouer le schiste pour arriver sur une consolidation du secteur autours des grandes majors comme ExxonMobil ou Chevron.
Les milliardaires Elon Musk et Bill Gates évoluent sur la planète comme en pays conquis. Sans autre bénédiction que la leur, Bill veut pucer toute la population avec ces vaccins à nanoparticules injectables et l’autre abruti va balancer 40'000 satellites dans l’espace pour vendre une connexion internet à haut débit. Le premier train lumineux de SpaceX ne compte que 60 appareils et la probabilité, que les enfants nés en 2020 n’arrivent plus à voir les étoiles, augmente. Google veut également lancer ses propres trains de satellites.
La dette publique américaine, de 25'000 milliards, va augmenter d’au moins 3'700 milliards $ cette année.
Aux USA, la consommation d’électricité est au plus bas depuis 17 ans à 64'177 GWh -6.1% sur une année. Selon Bloomberg, il n’y a pas de comparaison historique à cette baisse. La demande débute plus tard dans la matinée. En collant à la demande, l’éolien et le solaire capturent des parts de marché face au charbon et au gaz.
Sur un total de 3,4 millions d’emplois, plus de 106'000 ont été biffés dans les énergies renouvelables et 500'000 sont sur le fil du rasoir selon l’American Council on Renewable Energy.
Zoom, l’application de vidéo conférence, souffre de confidentialité. Pour s’occuper des problèmes de sécurité, Zoom a engagé le zouzou qui s’occupait chez Facebook de la relation avec Cambridge Analytica. Rien à voir avec l’énergie, mais drôle.
Il y a 10 ans, le 20 avril 2010 explosait la plateforme DeepWater Horizon de BP qui déversa 750 millions de litres de brut dans le Golfe du Mexique. Deep Water forait à des profondeurs inédites à cette époque.
TESLA a livré 88’400 véhicules durant janvier et février alors que le mois de mars était fermé. Les "experts de la finance" attendaient 89’000 voitures sur le trimestre. Le titre de TESLA a augmenté de 145% en un mois et son PDG, Elon Musk, a reçu une prime de 750 millions $. Notons aussi que Musk en a profité pour dire que le confinement était une atteinte aux droits de l’homme. Est-ce que son train lumineux n’entre pas dans une atteinte aux droits de l’homme afin de regarder le ciel et les étoiles ?
Le premier train de 60 satellites Wifi. Au total 40'000 satellites sont prévus!
C'est juste moi où ce truc est indécent?
C'est juste moi où ce truc est indécent?
Arabie Saoudite
L’Arabie Saoudite a mené à bien une
réduction extraordinaire de 10 millions de barils par jour au sein de
l’OPEP+ (y compris la Russie non membre de l'OPEP).
Le pays devrait prendre à sa charge une
diminution de 2,5 millions de barils. L’annonce a fait long feu.
Quelques heures après l’annonce, les prix se sont effondrés.
Riyad a proposé un cessez-le-feu au Yémen
officiellement pour combattre le virus. Cela permettra à l’Arabie de
ménager son budget.
Sur les océans, 10% des tankers sont
remplis du brut de l’Arabie Saoudite. Alors que leurs capacités de
stockage sont pleins, l’Arabie pourrait devoir couper sa production et
arrêter certains forages notamment à Ghawar. Ce gisement découvert dans
les années 50 est le plus grand gisement au monde.
Avant la pandémie, plus de 43 millions de
barils de pétrole avaient été vendus aux USA pour une livraison du 24
avril au 24 mai. Rystad Energy dénombre 28 tankers en route pour livrer
leur cargaison dans le Sud des USA où l’Arabie possède des raffineries.
Au total, les américains avaient commandé 76 tankers. La congestion dans
les ports US va rendre difficile ces livraisons et ne va pas arranger
le cours du pétrole aux USA.
Le fonds d’investissements de l’Arabie
Saoudite a profité de la chute de la bourse pour acheter à bon prix des
entreprises comme Carnival, bateaux de croisières, le groupe d’événement
Live Nation Entertainment ou des actions dans les pétroliers européens
dont les cours avaient baissé de 30% comme Total, Equinor, Shell et Eni.
Ces achats vont permettre à l’Arabie Saoudite de peser et de freiner
les investissements verts entrepris par ces pétroliers.
Russie
Suite à l’accord de l’OPEP+ et du G20,
Moscou a demandé à ses entreprises pétrolières de diminuer de 20% leurs
extractions par rapport au mois de février. Si la Russie respecte ses
quotas, cet événement sera à marquer d’une pierre blanche. Cependant, le
manque de place de stockage pourrait est décisif. Certaines compagnies
envisagent de brûler le pétrole sur place au lieu d’éteindre et
d’endommager les gisements.
Le directeur de Rosatom, Alexey Likhachev,
tire la sonnette d’alarme. Le géant russe de l’énergie atomique est très
touché par le coronavirus. Ses 3 centrales de Sarov, d’Elektrostal et
de Desnogorsk sont fortement impactées et fonctionnent avec un personnel
réduit. L’annonce officielle à la télévision du PDG est assez
inhabituelle et présage d’une situation tendue.
Le fonds souverain de 170 milliards $ était
prévu pour supporter financièrement le budget la Russie pendant 8 ans
avec un baril à 42$. Au rythme actuel et la pandémie de coronavirus, il
pourra durer 4 années. Le budget de la Russie s’équilibre avec un baril à
42$. Par le passé, toutes les ventes qui dépassaient ce montant étaient
virés dans ce fonds.
Nombre de forages de schiste aux USA

Europe
Le marché automobile européen a chuté de 55,1% en mars essentiellement affecté par la fermeture des concessionnaires.
Pour tous ceux qui avaient imaginé un
changement de comportement à la fin du confinement, ils peuvent méditer
sur le premier jour d’ouverture dans les pays respectifs. Ainsi,
certains ont patienté 2 heure dans leur voiture pour un McDo. Alors que
le corona privilégie les personnes obèses et ceux qui ont des problèmes
d’artères, un McDo est idéal!
Hollande
Pour la première fois depuis la deuxième
guerre mondiale, Shell va diminuer ses dividendes de 47 à 16 ct $ par
action selon son PDG, Ben van Beurden. Les revenus ont passé de 5,3
milliards à 2,9 milliards $.
Pour une major pétrolière, les dividendes
sont essentiels afin de garder les investisseurs et pour financer les
forages. Shell suspend également son programme de rachat d’actions qui
permet de faire remonter artificiellement le prix de son action.
Angleterre
BP va maintenir ses dividendes de 10,50ct $
par action alors que son bénéfice du 1er trimestre est passé de 2,4
milliards $ l’année passée à 791 millions. BP va diminuer ses dépenses
de 15 milliards $ alors qu’elle a réussi à lever 7 milliards $ auprès
des investisseurs.
Les pétroliers et gaziers de la Mer du Nord
pensent que 30'000 emplois (sur 151'600) seront supprimés dans une
crise qu’ils estiment plus virulente qu’en 2014. En 2014, l’industrie
comptait encore 247'000 employés.
France
EDF et le géant du nucléaire chinois CGN
vont déposer une nouvelle offre pour la construction d’un 3ème réacteur
nucléaire EPR sur le sol anglais.
Les deux compères sont déjà alliés pour la
construction des deux réacteurs à Hinkley pour la rondelette somme de
27.5 milliards €. Pour ce premier projet, le gouvernement anglais avait
accepté l’exorbitant montant de € 10.6 ct par kWh sur une durée de 35
ans soit deux fois le prix du renouvelable aujourd’hui.
Le financement de la centrale EPR de
Suffolk pourrait s’appuyer sur les consommateurs. Dès à présent, une
taxe serait perçue sur leur facture afin de payer cette centrale. Si le
projet est approuvé, la Chine gèrera le 20% de la production
d’électricité en Angleterre.
Ukraine
Dans la zone d’exclusion de Tchernobyl, des
incendies de forêt gigantesques ont démultiplié de 16 fois le niveau
des radiations. La centrale est restée en activité.
Dans la capitale, Kiev, le niveau des radiations est resté normal.
Dans la capitale, Kiev, le niveau des radiations est resté normal.
Belarus
On reste dans le nucléaire. La nouvelle
centrale nucléaire d'Astravets devrait débuter sa production d’ici à
l’automne. La centrale a été construite à 40 km de la frontière de la
capitale de la Lituanie, Vilnius. La Lituanie a indiqué son inquiétude
sur la mise en service de cette unité.

Danemark
Sur ses 25'500 employés, Vestas, producteur
d’éoliennes, s’est séparé de 400 personnes au Danemark suite à l’arrêt
des ventes et des installations causées par la pandémie.
Allemagne
Les groupes BMW, Mercedes Daimler et
Volkswagen ont mis plus de 200'000 employés au chômage. La production a
redémarré à la fin du mois. En 2019, ces groupes ont versé pour 7,5
milliards de dividendes et BMW a proposé de verser 1,6 milliard € aux
actionnaires tout en demandant une aide de Berlin.
Les ventes de VW ont diminué de 25% $ 1,9 millions de voitures vendues durant les 3 premiers mois de l’année.
Suisse
La vente de voiture a diminué de 39.4% au mois de mars à 17'556 unités.
En 2019, la consommation d’électricité est
restée stable à 57,2 milliards de kWh. La production a augmenté de 6,4% à
67,8 milliards kWh soit un surplus de 10 milliards kWh. Le prix moyen
était de 4,9 ct kWh.
Alors que le gouvernement a confiné le pays
durant le mois d’avril, les trains suisses CFF se sont lancés dans une
campagne "Coup de Cœur" afin de remercier leurs fidèles clients. Ainsi
les heureux détenteurs d’abonnements ont dû payer l’entier du mois même
s’ils n’ont pas pu utiliser le train. Mieux, pour tous ceux qui se sont
offusqués, des frais de rappels de Frs 15.—ont été ajoutés à la
douloureuse. Décidément, les CFF sont impayables !
En 2018, les émissions de CO2 liées au
transports ont grimpé à 15 millions de tonnes d’équivalents CO2 soit 1%
de plus qu’en 1990 alors que l’objectif était de les diminuer de 10%
d’ici à … 2020. Avec un taux de 39,6%, le plus élevé d'Europe, de
chauffages à mazout (fioul) et des prix de l’essence parmi les plus bas
en Europe, on ne peut que constater l’excellent travail de l’Union
pétrolière Suisse auprès des politiciens.
Les stations d’essence n’ont pas
entièrement répercuté la baisse du baril de pétrole. Le prix moyen de
l’essence de Frs 1.45 surpasse de 10 à 15 centimes le prix d’un baril à
25$. Certaines stations indépendantes ont fait le pas avec un litre à
Frs 1.32.

Asie
Chine
A la fin du confinement, les ventes d’IPhone ont explosé
avec 2,5 millions d’unités vendus au mois de mars. En gros, tu passes 6
semaines en confinement, on t’autorise finalement à ressortir de chez
toi avec un masque, on te demande de garder tes distances avec tes
semblables et la PREMIÈRE chose que tu fais ; c’est aller à l’Apple
Store pour acheter la dernière version de l’iPhone. On aurait pu
supposer qu’une balade au bord de mer ou boire un verre sur une terrasse
aurait fait l’affaire ; mais non! Paf ! Apple Store et iPhone 11 – sans
compter qu’il faudra y retourner cette automne avec l’arrivée du 12
note avec humour Thomas Veillet.
La Chine profite pour remplir ses réserves
stratégiques de pétrole. Il sera nécessaire afin de relancer l’économie.
Elle est l’un des derniers pays à posséder des capacités de stockage et
de débarrasser gratuitement le pétrole aux producteurs est une belle
affaire.
Le PIB est en contraction de 6.8% pour le
premier trimestre 2020, par opposition à une croissance de 6% lors des 3
derniers mois de 2019.
Avec l’arrivée d’une deuxième vague de
corona, de nouvelles restrictions de mobilité ont été imposées notamment
à Harbin et ses 10 millions d’habitants. La limitation de la mobilité
induit une baisse de la consommation pétrolière.
Bien que Pékin a demandé à ses industriels
de relancer leur production, la question de la commercialisation se
pose. Les potentiels acheteurs comme l’Europe et les USA ainsi que les
transports par containers sont toujours en mode pause. Pour relancer son
économie, la Chine pourrait redémarrer des programmes de construction
d’infrastructures utiles ou inutiles.
Inde
La demande de pétrole a diminué de 50% dans le pays suite au confinement imposé par le gouvernement le 25 mars.
Les capacités de stockage des raffineries
ont atteint 95% soit 13 milliards de litres. La consommation de diesel,
qui représente le 50% des ventes, a diminué de 60% durant la première
partie d’avril.

Moyen Orient
Iran
Alors que les USA et l’Iran se battent pour
détenir une marche sur le podium du corona, ils trouvent encore le
moyen des faire des crocs-en-jambe militaires. De petits bateaux
iraniens se sont approchés des énormes vaisseaux de la Navy. Trump en a
profité pour faire un tweet : "shoot down" (descendez-les) même s’il est
plus facile de descendre un avion qu’un bateau.
Sous l’embargo américain, l’Iran se trouve
dans une situation financière délicate, d’autant que les cours du
pétrole sont bas. Les capacités de résilience de Téhéran seront testées
dans les mois à venir.
Irak
Le pays fait face à des problèmes vitaux :
le corona, la chute du pétrole et donc des revenus, trouver un nouveau
premier ministre, couper les quotas imposés par l’OPEP, le retour de
l’Etat Islamique, les USA et l’Iran qui se battent sur son territoire et
l’arrivée de la saison trop chaude et de la sécheresse. A part ça, tout
est calme.
Avec la chute des prix du pétrole, le pays
ne va pouvoir payer que le 50% des salaires des employés de l’Etat au
mois de mai. Déjà que les tensions dans le pays avaient soulevé de
larges manifestations, qui demandaient l’arrêt de la corruption et des
emplois. Il est difficile de prévoir les prochaines étapes.
Les réserves financières du pays touchaient
68 milliards $ l’année dernière. Elles devraient chuter à 33 cette
année et 10 l’année prochaine.
Dans le nord de la Syrie, des djihads de
l’Etat Islamique ont perpétré un attentat avec un camion-citerne. De
nombreux morts ont été dénombrés.

Les Amériques
Argentine
La production des gisements de schiste de
la Vaca Muerta est en chute libre (-50%). L’entreprise nationale YPF n’a
plus de place pour stocker le pétrole et la pandémie fait le reste. La
consommation pétrolière du pays a diminué de 70%.
L’américain Chevron et YPF étaient associés
dans l'exploitation de gisement de Loma Campana. Vista Oil & Gas,
Royal Dutch Shell, ExxonMobil et Pan American Energy ont tous dû couper
dans leurs productions.
Le gouvernement va subventionner et
favoriser le pétrole extrait par les producteurs argentins en indexant
les prix d’achats du pétrole. Les raffineries n’achètent pas ce brut et
les capacités de stockage diminuent.
Le champ de la Vaca Muerta était déjà en difficulté en 2019 passant de 676 forages à 346 en janvier.
Mexique
La compagnie nationale Pemex cumule 105
milliards $ de dettes. Son rating a été baissé au rang de pourrie. Cette
année, elle devra rembourser pour 6,7 milliards $ d’intérêts.
Par chance, avant la chute du baril, elle
avait assuré son pétrole à un prix de vente à 50$. Ainsi, même avec la
chute actuelle, elle peut vendre son pétrole à ce tarif. On comprend
mieux pourquoi le Mexique avait refusé de diminuer sa production de
400'000 b/j comme l’avait demandé l’OPEP.
Canada
Justin Trudeau annonce une aide de 2,45
milliards $ canadiens pour financer les compagnies pétrolières et
gazières. Jason Kenney, Gouverneur de l’Alberta, demande une aide
supplémentaire afin d’aider les sables bitumineux.
Par manque de stockage, certains
producteurs canadiens vendent leurs barils à 1 ct $. La grande partie
des producteurs ont cessé leurs activités même dans les pétroles
bitumineux qui nécessitent de la production de vapeur. Ces installations
délicates rencontrent des problèmes quand elles sont mises à l’arrêt.
Venezuela
Le Président Nicolas Maduro a nommé Tareck
el Aissami comme nouveau ministre du pétrole avec la tâche de
restructurer l’entreprise nationale PDVSA. Il remplace le Général Manuel
Quevedo.
Alors que le pays extrait du pétrole, il
est presque incapable de le distiller et d’en faire des carburants. Les
stations d’essence sont passées dans les mains de l’armée et le précieux
carburant se vend à 2,5$ le litre au marché noir.
Malgré la pandémie, Trump et Pompeo
continuent d’enfoncer la tête du pays sous l’eau. Chevron, Weatherford,
Baker Hughes, Schlumberger devront limiter leurs engagements dans le
pays d’ici à décembre.
Le Venezuela pourrait devenir le premier pays à s’écrouler à cause de son pétrole.

Afrique
Algérie
Pour équilibrer son budget, Alger compte
sur un baril à 157$ selon le Fonds Monétaire International. Ce n’est pas
une typo, il s’agit bien de cent cinquante-sept ! Le gouvernement va
couper de 30% ses dépenses.
Le fonds souverain qui contenait encore 96 milliards $ il y a 3 ans, va reculer à 36 milliards cette année et 12,8 en 2021.
Avec le Venezuela, l’Iran, le Nigeria,
l’Algérie fait partie des potentiels producteurs de pétrole et de gaz à
pouvoir s’écrouler.
Phrases du mois
"Il faut éviter que certaines personnes soient tentées de s’habituer à la situation actuelle: beaucoup moins de circulation, moins de bruit et d’agitation, le retour à une vie simple et un commerce local". Pierre-Gabriel Bieri, secrétaire général, Centre patronal Vaudois, Suisse"La comparaison avec d’autres période de krach pétrolier sont inévitables mais mal placée. L’industrie pétrolière n’a jamais rien vu de comparable à 2020." L’Agence Internationale de l’Energie
"Nous allons reconstruire notre économie en l’honneur de ceux qui sont décédés du coronavirus aujourd’hui.” Donald Trump.
"Les lieux où les habitants ne pensent pas que le réchauffement climatique est réel, qu’ils ne croient pas que les humains en sont responsables, ou qu’ils ne pensent pas que les citoyens ont la responsabilité d'agir ... et bien ils ne parviennent pas non plus à changer leurs comportements pendant la crise du coronavirus." Paul Krugman
"Et puisque nous sommes en guerre contre le virus, pour notre pays, il s’agit d’anticiper afin d'être le premier à occuper des positions stratégiques. Notre but est désormais de sortir plus vite de la crise que les autres." Le chancelier autrichien, Sebastian Kurz.
"Vous espériez un monde qui change nos vies?" Yves Petignat
Sources: avec Tom Whipple d'ASPO USA et Resilience.org et l'humour des chroniques matinales de Thomas Veuillet Investir.ch, des images de Patrick Chappatte et toutes les informations diverses et variées, récoltées dans différents médias à travers le monde. Pour lire la revue complète