https://www.caradisiac.com/petrole-la-fin-de-la-fete-avec-un-pic-historique-deja-loin-derriere-nous-181320.htm?fbclid=IwAR0yeVv6hyLWK0OtUc0_SMelftxffpNGr-ZabDP4iab2QYSsqaLOKmnyljw


Une étude du ministère des affaires économiques finlandais, à l'origine destinée au gouvernement finlandais, explique qu'une crise sur le pétrole est à venir, avec une industrie du brut qui se pose la question de la rentabilité des réserves.
Le gouvernement finlandais a publié une étude intéressante et bien documentée sur l'avenir de l'industrie du pétrole
à l'échelle mondiale. Les géologues finlandais, qui ont travaillé avec
une multitude de paramètres et variables, tendent à montrer que la santé
de l'industrie pétrolière pourrait s'effondrer dans les années à venir.
Les prévisions ne sont évidemment
pas une science exacte, mais plusieurs facteurs sont sans appel. Le
EROEI (taux de retour énergétique), d'abord, qui chute inexorablement.
Il s'agit du différentiel entre la quantité d'énergie nécessaire pour
extraire le brut et l'énergie que fournit le pétrole lorsqu'il est
utilisé (transports, habitat...). Une première preuve que les puits sont
de plus en plus difficiles à exploiter.
En Arabie Saoudite, le plus grand
champ d'exploitation national (rappelons que l'Arabie Saoudite est un
des plus gros producteurs mondiaux), situé à Ghawar, voit sa production
baisser depuis quelque temps, avec une diminution d'environ 1,2 million
de barils. L'heure de la "maturité" pour ces puits de pétrole "facile"
serait donc arrivée, si bien que l'Arabie Saoudite serait sur une pente
descendante en matière de rentabilité.
A l'heure actuelle, la demande
est inférieure à l'offre, mais la demande ne cesse de croître depuis
quelques années. Elle devrait logiquement rapidement dépasser l'offre.
Sans que cette dernière ne puisse suivre la tendance, créant un risque
de tension du marché (et de crash). Et aucune prévision ne voit la
demande cesser de croître avant 2040...
Bref résumé de la situation
"Aujourd'hui,
approximativement 90 % de la chaîne d'approvisionnement de la totalité
de l'industrie manufacturière (tous secteurs confondus) mondiale dépend
de la disponibilité de dérivés du pétrole, ou de services dérivés du
pétrole. Environ 70 % de nos besoins journaliers en pétrole viennent de
champs découverts avant 1970. La grosse partie de la production provient
de 10 à 20 champs immenses de pétrole.
En
2006, 10 champs pétroliers comptaient pour 29,9 % des ressources
mondiales. Et depuis 2006, très peu de champs ont été découverts (la
plupart très petits). Le "peak oil" a été découvert en 1962, et depuis,
les taux de découverte n'ont cessé de décliner. Les nouvelles
découvertes sont limitées : le taux de succès d'exploration en 2017
était à un record bas de 5 %.
81 %
de la production liquide de pétrole est déjà en déclin (ceci excluant
les éventuels futurs redéveloppements). D'ici 2040, cela voudrait dire
que le monde aurait besoin de remplacer au moins 4 fois la production
actuelle de brut de l'Arabie Saoudite, juste pour maintenir une
production mondiale stable. En janvier 2005, l'Arabie Saoudite a
augmenté son nombre de forages opérationnels de 144 %, simplement pour
augmenter sa production de pétrole de 6,5 %. Cela suggère que les
acteurs majeurs du pétrole n'ont pas été capables d'augmenter
suffisamment la production pour suivre la demande croissante".
Globalement, le long rapport ne
dit pas qu'il n'y aura bientôt plus de pétrole, mais plutôt qu'il va
devenir de moins en moins rentable à l'extraction. Et ce n'est
probablement pas une hausse des prix qui compensera les pertes
engendrées par les poids lourds de l'industrie pétrolière. L'étude est
assez alarmiste avec la prévision d'un choc dans les "cinq ans à venir".
Affaire à suivre ?